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Article Éco de l'Ain : « Investir est devenu plus facile »

© Article d'Étienne Grosjean pour l'Éco de l'Ain.

L’entreprise de fonderie et plasturgie mise sur le biosourcé, le recyclage et les nouvelles matières pour réduire son empreinte carbone, « répondre à ses convictions, améliorer l’image du plastique et réaliser des économies ».

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L’activité de FPSA

Entreprise familiale, FPSA (Fonderie Plasturgie SA) a pour spécificité de développer deux activités complémentaires : la fonderie de matériaux non ferreux et la plasturgie. Cette dernière tend cependant à prendre le pas sur la première, depuis la reprise de la société à 50/50 par les fils du fondateur, Éric Seignemartin (directeur général) et son frère Olivier (directeur commercial), en 2009.

FPSA réalise des pièces en sous-traitance pour le secteur de l’automobile (45% de l’activité), pour les domaines des sports et loisirs, de la parfumerie et de la puériculture (30%), ou encore pour le médical (25%), cette fois avec des produits propres, des instruments médicaux à usage unique.

Elle comprend outre son site historique de Bellignat (60 salariés, 12 millions de chiffre d’affaires), une usine en Roumanie (90 salariés, 8 millions de CA), qui produit des fixations de skis.

Vers une production moins carbonnée

Pour concurrencer la production chinoise, « nous avons misé sur l’automatisation, la réactivité, les volumes et désormais la justification d’une meilleure empreinte carbone», détaille Éric Seignemartin.

Paradoxalement, la crise sanitaire a permis d’accélérer la transition vers une production moins carbonée. Pour 700 000 euros d’investissements, l’entreprise a bénéficié de nombreux soutiens à hauteur de 70000 euros, (de l’État via Bpifrance, de l’Ademe, de la Région…) afin de former l’ensemble des 60 salariés du site aindinois, notamment aux bonnes pratiques de supervision en production logistique, et d’investir dans de nouveaux outils de recyclages.

Nous avons acquis de nouveaux broyeurs. Et ce que nous ne pouvons traiter en interne, nous le confions à une entreprise spécialisée locale.

Éric Seignemartin

Le défi du biosourcing

FPSA fait phosphorer son unité de R & D pour prendre le virage du biosourcé, en particulier pour la puériculture.

« Cela correspond à une demande claire de nos clients en ces temps de “plastic bashing »

Les premiers objets certifiés biosourcés seront commercialisés en 2023. Seule interrogation à court terme : la disponibilité des matières.

Les frères Seignemartin travaillent par ailleurs à réduire la consommation d’énergie de l’entreprise, en passant progressivement de presses hydrauliques à des modèles électriques et en diminuant la consommation du four de la fonderie. «On organise son délestage en coupant l’alimentation 10 minutes toutes les 2 heures sans conséquences sur la fabrication. »

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Les ampoules ont été remplacées par des LED. Et un dispositif de pistage des fuites d’air comprimé a été adopté. Autant d’efforts que FPSA prévoit de pérenniser. La société projette par ailleurs d’agrandir son usine de 2000 m2, pour rapatrier le stockage, séparer physiquement les différentes activités et se redonner des capacités de production.

Éric Seignemartin loue l’efficacité des politiques de réindustrialisation adoptées depuis la crise de 2009 et plus récemment.

Ces aides ont un réel effet booster. Aujourd’hui, on investit plus facilement qu’il y a 20 ans. Sans cela, on aurait pu se développer, mais à sauts de puces.

Éric Seignemartin

© Article d'Étienne Grosjean pour l'Éco de l'Ain.